le 6 janvier 1794 : le chef vendéen Maurice d’Elbée, fait prisonnier à Noirmoutier, est exécuté par les troupes révolutionnaires.

Maurice Joseph Louis Gigost d’Elbée est né le 21 Mars 1752 à Dresde, en Saxe où vit son père, militaire français et conseiller privé d’Auguste III, Roi de Pologne. Chez les d’Elbée l’art militaire se transmet de père en fils. Aussi, Maurice décide donc, vers 16 ans, de s’engager au sein de l’armée de Saxe. Pendant 9 ans, Maurice y apprend le métier des armes. A 25 ans, il retourne en France et poursuit sa carrière militaire dans la cavalerie. Un instant tenté par les idées révolutionnaires, la Constitution Civile du Clergé de 1792, lui ouvre les yeux sur les origines diaboliques de la révolution. D’Elbée prend rapidement conscience de la haine, de la soif de sang qui anime les révolutionnaires, et rejoint les frères du Roi, à Coblence. D’Elbée, réclamé par sa femme, rentre en Avril 1792 à Beaupréau, dans son domaine de la Loge Vaugirard. Son premier fils Maurice, Louis Joseph Maurice d’Elbée, y nait la veille de l’arrivée en Vendée de la conscription. Les paysans de Beaupréau se soulèvent à leur tour et réclament à leur tête Maurice d’Elbée. Celui-ci hésite longuement… Cependant, sous leur pression, il cède et rejoint l’armée du Pin en Mauge menée par un certain roturier nommé Jacques Cathelineau, puis l’armée de Maulévrier menée par Jean-Nicolas Stofflet.

D’Elbée sert pendant tout ce temps sous les ordres de Cathelineau. A Chemillé, bastion républicain, après des combats de plus de 10 heures les Blancs l’emportent et font énormément de prisonniers républicains. Les paysans, après tous les massacres de populations sans défense faits par les Bleus, veulent se venger en massacrant les prisonniers : d’Elbée s’interpose, et leur demande, avant de réciter un Pater : au moment du :

« …Pardonnez nous nos offenses comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés … », il se lève, et leur donne l’ordre, d’une voix de stentor de mettre en pratique le Notre Père ; ne pas massacrer d’ennemis et leur pardonner les atrocités qu’ils ont commises. » La guerre se poursuit. Cholet tombe, Bressuire et Thouars également. Le 16 Mai, les vendéens se regroupent à Fontenay, une des places fortes des bleus. Malheureusement, la tactique de guérilla des vendéens ne peut pas fonctionner à Fontenay, où rien ne peut les cacher. Voulant battre les bleus en bataille rangée, les vendéens subissent une amère défaite, et ils abandonnent canons et armes…

Fin mai, la grande Armée se reforme sous l’impulsion des généraux, qui croient encore à la victoire. La Ville de Fontenay tombe et entend chants royalistes, cantiques et prières venus de paysans qui luttent pour leur Dieu leur Roi et pour leur foyer.

Les généraux vendéens élisent Cathelineau au titre de généralissime de l’Armée Catholique et Royale. Les victoires royalistes continuent à s’enchaîner. Angers tombe mais le 23 juin 1793, l’Armée Catholique et Royale échoue face à Nantes. Cathelineau, entré dans la ville par la porte de Rennes, tombe mortellement blessé, sur la place Viarme. Les vendéens, découragés, se retirent de la bataille et sont battus.

D’Elbée est élu généralissime le 19 Juillet 1793, moins d’une semaine après la mort de Cathelineau. D’Elbée remporte la victoire de Chantonnay, le 4 septembre. Quelques jours après, le 19 Septembre, a lieu le massacre de Torfou, https://fr.wikipedia.org/wiki/Bataille_de_Torfou  la Grande Armée affronte Kléber. Il n’y aura pas de prisonniers des deux côtés, c’est un massacre…

En octobre, a lieu la bataille de Cholet et la grande fuite vers la Loire. Les généraux vendéens vont montrer leur courage lors de cette bataille : Charles Bonchamps est mortellement blessé, d’Elbée l’est à 14 reprises. Jean-Baptiste Kléber écrira sur cette bataille :

« Les rebelles combattaient comme des tigres et nos soldats comme des lions».

D’Elbée est évacué à Noirmoutier. Le 3 novembre 1793, 7 000 bleus avancent vers l’île, qui se rend en faisant promettre à Haxo https://fr.wikipedia.org/wiki/Nicolas_Haxo  de laisser la vie sauve aux vendéens. La promesse ne sera pas tenue : 1 200 paysans seront massacrés par les bleus… D’Elbée, trop blessé, ne peut se lever de son fauteuil. Qu’importe ! Les Bleus le fusillent dans son fauteuil le 6 Janvier 1794 après un simulacre de procès… Son corps sera jeté dans les douves, et ne sera jamais retrouvé…

Dans l’île de Noirmoutier, est encore visible, dans le musée, un vieux fauteuil Louis XV taché de marques noires, du sang vieilli, et percé de balles. C’est celui dans lequel est exécuté le malheureux d’Elbée. Sa femme, Marguerite-Charlotte,  est fusillée vingt jours après son mari.

Louis-Marie Turreau a écrit sur Maurice d’Elbée : «

« A un physique agréable et distingué, d’Elbée joignait les talents nécessaires à un chef de parti. Militaire consommé, il avait formé les vendéens à la manière de combattre la plus convenable à la localité et au génie de ce peuple.» […] « Ce chef de parti avait toutes les qualités pour jouer un grand rôle. D’Elbée a donné la preuve de ses talents dans l’exécution des plans. Ses lieutenants ont été battus à chaque fois qu’ils se sont écartés de ses principes »

Exécution du général d’Elbée, Musée de Noirmoutier, par Le Blant https://fr.wikipedia.org/wiki/Julien_Le_Blant

Origine de l’article. http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/2018/01/cest-arriv%C3%A9-un-6-janvier.html

Avec le Pater de d’Elbée n’oublions pas le  pardon de Bonchamps

A propos Charte de Fontevrault

Né à Loudun (Anjou) le 17 décembre 1945, dans une fratrie de trois garçons dont j'étais le cadet, et royaliste depuis mon entrée à la Faculté de Droit et des Sciences économiques de Limoges, ce qui est d'ailleurs assez tardif, j'ai découvert ma voie dans le royalisme providentialisme, c'est-à-dire le royalisme de de ceux qui s'en remettent à Dieu du point de savoir qui doit être Son Lieutenant en terre de France. La Charte de Fontevrault assure ce combat quotidien dans lequel elle est loin d'être seule, grâce à Dieu. http://www.sylmpedia.fr/index.php/Charte_de_Fontevrault http://www.sylmpedia.fr/index.php/Alain_Texier http://www.sylmpedia.fr/index.php/Providentialisme
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