LETTRE DE VENISE (30 avril 2009). Sur la table de chevet de ma chambre d’hôtel à Venise.
Lorsque j’ai ouvert le fenêtre de ma chambre d ‘hôtel à Venise , j’ai , comme il se doit , provoqué un envol de pigeons probablement vers la place Saint –Marc … tant qu’ à faire.
C’est en en repoussant les battants que j’ai aperçu sur la table de chevet des revues à disposition. Au nord de l’Europe, il s’agit souvent de la Bible des « Gédéons ». Ici et maintenant , c’était une assez belle revue étrangement nommée « « Montenop »,dont la rédaction principale est à Monte-Carlo et une redaction secondaire à Milan .
La livraison n°17 de l’automne 2008 de cette publication trilingue comporte en ses pages 42,43 un article intitulé « Menton, Notre-Dame de l’Annonciade » ( Trésors de la France royale)
Sur cette notion , voir la page de ce blog intitulée
01- FAQ : FOIRE AUX QUESTIONS dit aussi à l’Anglaise, Frequently Asked Questions , « Inserts dans le texte des articles « )
illustré par quatre religieuses très souriantes en robe de bure (?) sensiblement plus colorées que celles de leurs homologues des autres ordres religieux puisque ornées d’un scapulaire (?) rouge vermillon, les soeurs portent de plus au cou un assez important médaillon aux armes semblent-ls de l’ ordre de la Vierge Marie.
Cet ordre plus connu sous le nom d’Annonciade
http://fr.wikipedia.org/wiki/S%C5%93urs_de_l%27Annonciade
a été fondé en 1501 par Jeanne de France ( née le 23 avril 1464 à Nogent-le-Roi – morte le 4 février 1505 à Bourges), fille du roi Louis XI marié à l’âge de 12 ans à Louis d’Orléans , futur Charles VIII (1470-1483-1498).
Duchesse de Berry après l’annulation de son mariage Béatifiée le 18 juin 1742 par Benoît XIV et canonisée le 28 mai 1950 par le pape Pie XII.
Alain TEXIER
Voir aussi le pélérinage de la Fraternité saint Pie X à sainte Jeanne de France
http://www.laportelatine.org/district/prieure/stjacquesde%20saxeau36/PeleSteJeanndedeFr09/SteJeanne09.php
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LETTRE DU TRAMWAY DE BORDEAUX (1er JUIN 2010).
de l’etrange decouverte du prieuré fontevriste de talence (33400).
Bordeaux, 1 er juin 2010, 17 H25
Je viens de sortir de la Cathédrale Saint André de Bordeaux où j’ai récité le chapelet en lieu et place d’une des deux visites hebdomadaires que j’avais l’habitude de rendre à ma chère tante Colette en sa maison de retraite. J’ai quarante minutes de libre avant la messe en rite extraordinaire de saint Eloi à 18 H30.
L’occasion me parait donc rêver de m’offrir une petite escapade en tramway, histoire de retrouver la construction ce cet immeuble moderne , mais à la façon ancienne, avec voûte en plein cintre au bénéfice des ouvertures du rez -de-chaussée et du premier étage. Croyant me souvenir que cet immeuble étant sis à proximité de la ligne B, j’emprunte à « Hôtel de ville » la rame qui la dessert. En pratique, sept stations plus loin , ne reconnaissant pas les lieux je descends à « Forum » à proximité d’une église -celle de Talence – que j’avais cru voir en passant dédiée à sainte Maria Magdalena .. en pratique , c’est à Maria tout court qu’elle entendait rendre hommage.
De style début XIX e , l’église ne manque assurément pas d’allure , l’éxterieur du moins parce que s’agisssant de l’intérieur, il a été abominablement « conciliarisé » . Plus de choeur, plus d’Autel majeur, plus de Sainte Table , plus de Tabernacle . Le vide en tous lieux . Je veux bien croire que sur terre, Dieu est partout , mais ici j’ai la navrante impression qu’il n’est nulle part. Mes yeux se portant au travers de ce désert fait de main d’homme , j’aperçus sur le mur du fond , la photo d’une pieta ancienne . Cette statue est toujours dans l’église en lieu et place de l’autel qui lui est consacré. Elle fut installée en cet endroit dans les années 70 quand l’eglise fut amputée de sa plus belle moitié pour y construire la partie moderne.
NDLRB. cette dernière phrase tient compte de la correction apportée par Monsieur l’Abbé Couguet que vous trouverez en commentaire ci-aprés* et que nous remercions de nous avoir écrit.
Sous la photo une notice très bien faite m’informe que cette statue de Notre dame de Pitié dite aussi de Notre-Dame des sept douleurs était un des ornements de la chapelle – elle aussi aujourd’hui disparue – du prieuré Notre Dame de la Ramée ou des branchages , l’endroit étant jadis couvert de forêts .
Poursuivant ma lecture , je découvre , incrédule, que ce prieuré appartenait à l’Ordre de Fontevrault en Anjou . Puis , pour faire bonne mesure, la Providence complête mon information en me précisant que la « Pieta a certainement été offerte au prieuré par les Abesses qui désiraient restaurer l’Ordre et développer le culte nouveau de Notre-Dame-de-Pitié, source de réconfort spirituel en ces siècles si douloureux et si troublés que furent les XIV e et XV e siècle« .
Voilà ce que je souhaitais vous dire en ce siècle si douloureux et si troublé où il ne fallut rien de moins qu’une erreur de choix de ligne de tramway pour me remettre sur le droit chemin de mes recherches fontevristes.
La vie fait bien les choses, aprés tout. C’est dans un « désert, » il y a fort longtemps que le Prieuré Fontevriste de la Rame fut fondé et c’est dans le désert aujourd’hui que constitue l’église de Talence , raide mais digne dans sa douleur, que j’en ai retrouvé les humbles -mais oh combien émouvants- restes.
J’avais repris le chemin du retour vers Saint-Eloi, assis dans mon tram , les yeux mi-clos, je songeais, mutatis mutandis, aux paroles du Magnificat :
« Mon âme exalte le Seigneur …
Le Seigneur fit pour moi de grandes choses…
Et Son pardon s’étend d’âge en âge sur ceux qui le craignent « .
Bonsoir,
en faisant quelques recherches, je tombe sur votre blog, très interresant. Toutefois, je voulais corriger une erreur. Vous dites que vous avez aperçu La photo de la *pieta » en disant que celle-ci n’existe plus. La statue est toujours dans l’église en lieu et place de l’autel qui lui est consacrée. Elle fut installée en cet endroit dans les années 70 quand l’eglise fut amputée de sa plus belle moitié pour y construire la partie moderne. Je voudrais simplement que soit rectifiée cette petite erreur.
En ce qui concerne le maître autel, je vus accorde que cette table en aggloméré ne convenait absolument pas et que nous inaugurerons le 8 décembre 2010 le nouvel autel avec les reliques du grand maitre autel démoli dans les années 70. 5heureusement la pierre fut conservée.
Bonnes recherches et bonnes études
Cordialement
LETTRE DU HAUT LIMOUSIN (87) (14 mai 2011) Souvenir d’une soirée de mariage à la campagne.
L’endroit était charmant dans ce Limousin qui n’en manque pas, la vue sur la campagne environnante, magnifique et de grande qualité, l’amitié du couple qui nous avait convié à participer au mariage de l’une des siennes, très agissante et très protectrice.
Il est bien connu que l’on ne doit lors d’un dîner en ville ne parler ni de religion , ni de politique, mais ce soir-là, c’était un dîner à la campagne alors…
A vrai dire, nous étions, ma voisine et moi, d’accord sur tout au plan religieux et presque d’accord sur tout au plan politique. ; »presque » , le diable se cacherait –il dans les détails ?
– La France n’allait pas bien
– Marianne ne pouvait être le régime qui la sortirait de la crise politique et morale où elle se débattait.
– Il lui fallait donc un roi, oui mais lequel ? (air connu!)
Connaissez-vous l’eau minérale « La Chateldon ? » ; Une pure merveille … minérale, mais pas trop , gazeuse mais légère, légère … Une eau qui vient d’Auvergne, mais qu’on ne trouve pas dans le commerce mais seulement sur des tables choisies.
Pour ma voisine de gauche, enfin pas tant que cela, aucune hésitation n’était possible, les lois fondamentales du royaume étaient claires, un seul chef, un seul espoir, une seule pensée … l’aîné de la famille.
Pour moi, un prince d’autant plus difficile à défendre que je ne connais ni son nom , ni son programme, ni la façon dont il s’y prendrait ramasser le sceptre tombé dans la boue ni l’heure de sa venue, bien entendu
Les maîtres du repas avaient bien fait les choses, sachant combien il est difficile de résister aux gâteries servies lors du cocktail, ils avaient habilement prévu de commencer le repas par le plat principal… Comme cela, nous avions encore de l’appétit en passant à table.
Alors, faute de certitudes, je présentai mes conclusions avec comme axe majeur la déshérence qule blog Café royal a qualifié à bon droit de litanies de deuils
http://leblogdeliemarie.wordpress.com/2010/09/05/de-quelques-aleas-bourbonniens/
deuils qui paraissaient avoir frappé le royaume de France depuis que la demande transmise par (sainte) Marguerite-Marie n’avait pas été suivie d’effet …
– Les deuils à la cour du roi-soleil
– Louis XV, arrière petit-fils du défunt roi…
– Louis XVI, petit-fils du précédent
C’en était fini du « miracle capétien » et des transmissions héréditaires bien plus faciles qui l’avaient caractérisé.
Profitant ce que je pensais être un avantage, j’enchaînais alors « le règne de Louis XVI ne fut pas un succès total » ce qui déclencha une réponse à laquelle j’étais à mille lieux de m’attendre ; « Et pourquoi dites-vous cela ? Pourquoi imputer la révolution à ce brave homme ».
La chaude atmosphère de la soirée avec des intervenants de grande qualité qui se moquaient plus d’eux mêmes et des familles qui s’unissaient que de certains malheureux convives tournés en ridicule comme on le voit hélas quelquefois ici où là, n’avaient pas empêché des anges de passer. Et là au-dessus de nous, il venait d’y en avoir quasiment toute une escadrille.
C’est que je … n’impute rien, je constate seulement que la révolution fut grandement destructrice pour notre pays, pour la foi de ses enfants et puis aussi, pour la famille de Bourbon qui allait s’éteindre avec « Henri V ». Après quoi, les Bourbons résidant en Espagne tant la branche cadette (le roi Juan-Carlos) que la branche aînée, celle de Louis XX, allaient subir les drames que l’on connaît, drames qui allaient culminer fin janvier 1989 (!) avec la mort du prince Alphonse décapité (!!) par un câble alors qu’il descendait à ski une piste aux Etats-Unis
Et alors, c’est pour cela, selon vous, me dit-elle d’un ton mi assuré, mi- glacial et peut -être même mi (?) ironique que les Bourbons ne seraient plus légitimes ?
A côté de notre table, les chants des convives avaient repris : Buvons un coup, buvons en deux, à la santé du roi de France. Une vielle à archet menait la danse pendant que les pieds des convives battaient de plus en plus vite la mesure. C’est cela, buvons un coup, buvons en deux à la santé du roi de France, le roi de France, oui, mais lequel ?
Je suis toute prête, Monsieur, à me soumettre à la volonté divine s’agissant de qui doit être Son Lieutenant en terre de France comme vous dites, mais je ne vois pas de signe me permettant de conclure qu’aux yeux de Dieu, les Bourbons ne seraient plus légitimes.
Sur ce, je la remerciais de sa franchise et la laissais déguster son dessert tout en faisant de même du mien. Lorsque je me suis tourné à nouveau vers elle, il n’y avait plus personne. Nous n’étions plus très loin de minuit et à l’autre bout de la salle où avait été servi le repas, les mariés venaient de commencer leur première valse.
Il ne m’apparaît même pas possible à nous, providentialistes, de dire que tant que Dieu n’a pas donné un signe tangible de sa volonté nous continuerons à servir un prince plutôt qu’un autre car ce que Dieu attend de nous, plus de deux siècles après la révolution, c’est une disponibilité totale à ses desseins et donc l’absence de préférence en faveur d’un prince . Les Providentialistes ne peuvent que choisir de servir le Principe plus que le prince. De cette absence d’incarnation charnelle actuelle de leur espérance résulte indubitablement une douleur. Puisse t-elle servir à leur purification… mais bienheureux ceux qui croient sans avoir vu. (Jn 20,29)
Il convient donc d’en revenir aux sources c’est-à-dire à Dieu puisque la même Jeanne d’Arc a confirmé le 21 Juin 1429 (triple donation) que le royaume de France était avant tout le royaume de Jésus-Christ.
C’est donc à Dieu de désigner maintenant dans la famille des rois très chrétiens qu’il a choisie en 496 qui doit être Son Lieutenant sur le trône de France.
Dans le dessein de guider les personnes qu’on nous avait confiées vers notre voiture qui les ramènerait à l’hôtel, mon épouse activa sa télécommande. La voiture clignota à trois reprises pour signaler sa position sur le parking et puis s’éteignit.
Levant les yeux, je vis un ciel étoilé d’une limpidité telle que l’on n’en voit vraiment plus qu’à la campagne. Il y avait nécessairement dans ce ciel une étoile pour nous donner confiance et pour nous guider sur le chemin de la restauration à venir. Une étoile ! oui, mais laquelle ?
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LETTRE DE LA CHAPELLE SAINTE DEVOTE DE MONACO ou les larmes de Charléne (2 juillet 2011).
Dans la petite église au charme italien,il n’y avait pour ainsi dire que la princesse , la mère et sa fille qui chantaient un air si nostalgique et la Vierge Marie. Honnêtement , le prince Albert paraissant être ailleurs , gêné sans doute par cette nouvelle effusion de sa femme et craignant peut –être que la rumeur d’une union quasi contrainte ne soit ainsi relancée . La mère et sa fille se faisaient donc écho sous les voûtes de stucs rose , jaune et vert debouts sur le dallage losangé de marbre blanc et noir. Marie regardait sa nouvelle fille paraissant découvrir avec joie les délices du culte marial à la catholique et Charléne , elle, semblait regarder le Ciel ou qui sait ? un ange peut –être aux ailes fuselées d’argent et de gueules comme le sont les armoiries de la Principauté. Et les larmes perlaient aux cils de la princesse , puis coulant de ses grandsyeux roulaient sur ses joues lisses.
Quand nous sera-t ’il donné de voir nous aussi un fils de France prendre à son compte la prophétie dite de saint Pie X. (Allocution du 27/11/1911) » Lève-toi, lave-toi de tes souillures qui t’ont défigurée, réveille dans ton sein les sentiments assoupis et le pacte de notre alliance, et va, Fille aînée de l’Eglise, nation prédestinée, vase d’élection, va porter, comme par le passé, mon Nom devant tous les peuples et tous les rois de la terre« . http://leblogdeliemarie.wordpress.com/2011/01/07/les-royalistes-francais-et-leglise-le-divorce/ / Quand nous sera-t ’il donné de voir nous aussi un fils de France pleurer sur ses fautes , sur celles de son peuple et sur celle de son royaume si longtemps perdu ? Nous avons nous aussi en France une chapelle sainte Dévote , elle est située en Corse à San-Giovanni-di-Moriani … mais nous ne manquons assurément pas de lieux où nos princes et nous pouvons prier et pleurer … Et si nous commençions tout de suite … Nos yeux lavés par nos larmes, et nos souillures par nos prières , nous verrions alors bien plus clairement la volonté de Dieu pour son royaume de France.
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LETTRE DE l’EGLISE SAINT PIERRE DU QUEYROIX (Limoges) (16 mars 1012)
J‘avais commencé ma matinée par la lecture des textes de la messe du jour puisque lors du Carême nous avons la chance d’avoir une messe par jour et j’ai donc lu dans l’evangile selon st Jean ce Vendredi : 7 Arrive une femme de Samarie pour puiser de l’eau. Jésus lui dit : »Donne-moi à boire. » … 9 Mais cette femme, cette Samaritaine, lui dit : »Comment ? Toi, un Juif, tu me demandes à boire à moi, une femme samaritaine ! » Les Juifs, en effet, ne veulent rien avoir de commun avec les Samaritains. 10 Jésus lui répondit : »Si tu connaissais le don de Dieu et qui est celui qui te dit : ‘Donne-moi à boire’, c’est toi qui aurais demandé et il t’aurait donné de l’eau vive. » 14 ( et) celui qui boira de l’eau que je lui donnerai n’aura plus jamais soif; au contraire, l’eau que je lui donnerai deviendra en lui une source jaillissant en vie éternelle.’
Voilà de bien longues semaines que je retardai l’occasion de me confesser, moi qu’on avait connu naguère plus assidu au « tribunal de la pénitence » et puis aujourd’hui voici que se déroulait une grande journée de réconciliation en l’église Saint Pierre du Queyroix.
La grande abondance de prêtres annoncée surtout en cette période de pénurie devait me permettre de trouver sans problème à qui faire l’aveu de mes fautes répétitives. Pour un peu, on se serait cru avant le Concile Vatican II car des prêtres il y en avait partout dans l’église quasiment même, j’exagéré à peine, dans les placards à balais. Cela n’aurait d’ailleurs été qu’un juste retour des choses après cette période post conciliaire qui vit précisément un grand nombre de confessionnaux transformés en placard à aspirateurs et autres matériels d’entretien. J’avais une telle hâte de sentir en moi jaillir cette source d’eau vive que je me suis précipité au pied du premier prêtre que me fit rencontrer la Providence.
Au travers des vitraux filtrait une lumière dont j’avais perdu l’idée de l’éclat et une douce chaleur irradiait toute mon âme. Quelle folie de distendre à ce point les liens qui me réunissent à mon créateur et quel gaspillage de se priver de tant de communions… j’hésitai à quitter cette église ou tout autour de moi, un si grand nombre de personnes revenaient -enfin- dire à leur Père qu’ils l’aimaient et qu’ils avaient honte et peine de qu’ils Lui avaient fait. Mon action de grâces fut donc itinérante dans cette église où avait l’habitude de prier ma tante, Yvonne morte en 1929 d’une méningite à 19 ans et où mon épouse et moi nous mariâmes un beau jour d’automne.
Dans le trolley qui me ramenait à la maison, beaucoup de croyants mais d »un autre horizon. Nous étions vendredi et la ligne desservait une des mosquées de la ville. C’était assurément le moment de me rappeler cette phrase extraite du testament de Louis XVI:
Je plains de tout mon cœur nos frères qui peuvent estre dans l’erreur, mais je ne pretends pas les juger, et je ne les aime pas moins tous en J.C. suivant ce que la charité Chrétienne nous l’enseigne.
Et maintenant, il ne tenait qu’à moi que jamais ne revienne le temps des larmes et de la peine. Puissé-je ne jamais oublier de quel prix mon Sauveur avait acquis le pardon reçu ce jour et que jamais je n’oublie l’eau de la claire fontaine dans laquelle il m’avait été donné de me baigner ce matin.
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LETTRE DE LA CHAPELLE DE LA MEDAILLE MIRACULEUSE 140 rue du Bac (19 juin 2012)
Mon Dieu que l’on est bien au pied de votre mère qui aima tellement cet endroit qu’elle y vint faire un tour lors de la nuit du 19 juillet 1830 et que l’on peut y voir encore le fauteuil dans lequel la radieuse Marie s’assit pour parler plus à son aise avec Catherine Labouré, novice des Filles de la Charité, agenouillée à ses pieds.
Que l’on est bien peut-être plus spécialement sur le « banc des confessions » placé contre le mur au fond du sanctuaire. Là, frères et sœurs unis dans la même espérance de pardon du Père, nous avançons graduellement , véritable antichambre du ciel au fur et à mesure que nous précédent les pénitents appelés vers l’une ou l’autre porte de verre genre cathédrale, c’est bien le moins, quoique moins opaque, des deux réservoirs de grâce qu’il est aussi possible de nommer des confessionnaux.
A « P » (P… pour pénitents) moins quatre, il me fut possible de discerner la silhouette d’une jeune femme brune sans doute d’ailleurs plus blottie qu’agenouillée sur le prie-Dieu surmonté par une grande croix de bois clair vernie. La tête penchée vers le père et sa tête encadrée par des cheveux taillés en carré plutôt long, elle paraissait comme une enfant ayant enfin trouvé à qui dire tout ce qu’elle avait sur l’âme et sur le cœur. J’avoue qu’il m’est arrivé de l’envier en ce moment , elle à qui le Seigneur venait de donner la double grâce de se reconnaître, et fautive et pour cela même, digne d’être aimée. Mon Dieu, qu’elle est belle notre religion et qu’il est digne d’être connu et pratiqué ce sacrement qui, de l’état de sépulcre blanchi, nous fait passer à l’état de colombe s’envolant vers le ciel enfin ré-ouvert pour nous.
A l’autel se déroulait une des messes journalières dont cette chapelle est riche et le sermon portait sur le pardon… Etions nous bien sûr d’avoir complètement pardonné ? Il y a toujours un moment où Dieu nous fait la grâce d’entrouvrir notre cœur pour y jeter un de ces rayons analogue sans doute à celui qui, notre vie finissant, nous permettra de faire en un éclair le bilan de ce que nous avons fait et aussi de ce que nous n’aurions pas dû faire.
Hé bien ce rayon venait d’éclairer mon âme , moi qui avait –entre temps- remplacé la pieuse et touchante pénitente sur le prie-Dieu des aveux. Et, par une alchimie mystérieuse, cette chaude lumière faisait couler sur mes joues des larmes tièdes elles aussi. Des larmes qui auraient peut –être dû couler ailleurs et un peu plus tôt ? Vous devez pardonner pour pouvoir à votre tour être pardonné.
Ma pénitence accomplie, Je pouvais maintenant joindre mon action de grâces à celles des fidèles qui, la célébration de la messe finie, s’agglutinaient à la Sainte Table au pied de l’endroit où Marie apparût lors de la nuit du 19 juillet 1830 comme autant de chatons venant sucer goulûment le lait salvateur.
La Pénitente que le Seigneur, qui me connaît si bien, avait installé quelques places devant moi dans la file d’attente , car il savait de quel secours elle me serait pour m’aider à préparer ma confession, s’était fondue dans la masse des fidèles et peut-être même était –elle arrivée assez tôt pour pouvoir communier. Ma communion , à moi , ne serait que spirituelle en cette fin d’après-midi, mais le Seigneur qui venait de changer mon cœur de pierre en cœur de chair saurait bien me faire attendre encore un peu, sans péril majeur pour mon âme, mon prochain banquet liturgique.http://fatherdylanjames.blogspot.fr/2012/03/5th-sunday-of-lent-year-b-on-confession.html
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LETTRE DE BRIZAY (été 2013); pays de la ferme de mes grands-parents maternels
ll n’est sans doute pas facile de devoir renoncer -contre indemnisation financière- à ma part d’héritier de la maison à la campagne , à mon épouse et à moi, et ceci en raison d’une situation qui s’annonce intenable … Délicate situation, en effet, que celle du cadet qui sait qu’il sera mis en minorité lors des choix de gestion du patrimoine par la majorité quasi automatique constituée par son frère aîné et par le « petit dernier ».
Des lors la revue de détail de cet après –midi, en compagnie de l’agent immobilier chargée d’estimer la valeur des biens en cause, ne s’annonçait pas forcément comme un rendez-vous très gai même , comme ils disent, « Ils s’entendent très bien »… ce qui n’est d’ailleurs pas faux.
Etrangement , ces pièces où j’ai connu des jours très heureux -ayant été un fidèle de ces lieux jusque vers ma quarantième année- m’ont paru aujourd’hui plutôt petites et parfois même en assez mauvais état ; la cause en étant sans doute la très longue maladie de maman qui a empêché des visites d’entretien de la propriété ces six dernières années. C’était sans doute la façon dont la Providence s’y prenait pour atténuer mes regrets. Hors d‘état de nuire aussi ce qui avait dû être le vélo de mes quinze ans… il est vrai que j’ai aujurd’hui plus de 67 automnes.
Au demeurant , mon attachement à Brizay était sans doute beaucoup plus sentimental que matériel à proprement parler. Il convient donc que je vous fasse l’éloge de mes terres quasi natales ( Loudun n’étant pas à plus de 20 Km) plus en esprit qu’en chair et en os, si j’ose ainsi m’exprimer.
Ce qui m’a toujours beaucoup plus en cette terre et ce serait mentir que de dire que je fus particulièrement gai tout au long de cette visite pas tout à fait mortuaire quand bien même elle engloba un pèlerinage rituel sur une des tombes de ma famille au proche cimetière de Coussay, c’est en plus d’avoir été la terre de mon enfance et de la douce proximité de mes grands parents, c’est sa proximité avec le Val de Loire.
Cela je l’ai toujours su et c’est bien cela qui m’a donné l’idée le 25 août 1988 de fonder en l’abbaye royale homonyme, la Charte de Fontevrault. Mais ce que j’ai découvert beaucoup, beaucoup plus tard c’est que Brizay était une extraordinaire base de lancement pour découvrir l’Ordre monastique de Fontevraud qui avait semé tout alentour prieurés et biens fontevristes sans oublier naturellement la présence tutélaire de l’Abbaye royale.
Or si Brizay s’éloigne, l’Ordre de Fontevraud lui reste et de quelle façon ne serait-ce que grâce au prieuré de Guesnes et à celui de Lencloître à 10/15 km de Brizay et à la forêt de Scévolles donnée précisément aux abbesses de Fontevraud par un de seigneurs de Brizay. Cette forêt où notre grand père, celui aussi de mes deux frères, composant la majorité quasi automatique dont je vous entretenais plus haut, notre grand père, donc, nous conduisit si souvent en charrette trainée par Fauvette, puis par Bibi…
Brizay s’éloigne donc, sans doute définitivement, mais moi je reste et oh paradoxe ! Si je reste c’est bien précisément grâce à Brizay.
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Ping : La Charte de Fontevrault:Texte de deux Chartes fondatrices : la Charte de Fontevrault et la Charte de l’Union royaliste. – documentation.erlande